Contraception: Ceux qui applaudissent et... les sceptiques
La contraception est une chose acquise en Algérie. Voilà ce que pensent
les spécialistes et les experts de la planification familiale réunis
hier, au Riadh El Feth, pour célébrer la 1ère journée mondiale de la
contraception en Algérie, baptisée «la contraception c'est mon choix».
Cette journée a été organisée conjointement par Bayer Algérie et
l'association algérienne pour la contraception familiale. La directrice
de la population chargée de la planification familiale au sein du
ministère de la Santé, Keddad Nacera, a affirmé que l'utilisation des
moyens contraceptifs par les Algériennes a beaucoup évolué durant les
dernières décennies.
En langage de chiffre, la représentante du ministère a fait état
d'un taux d'utilisation de l'ordre de 62%, alors qu'il était de 7%
seulement dans les années 70. La conférencière s'est dit satisfaite du
taux de prévalence de contraception en Algérie, mais elle a estimé
qu'il reste beaucoup à faire en matière de sensibilisation, notamment
auprès des jeunes. Nacera Keddad est pour l'idée de mettre à la
disposition des jeunes Algériens l'information et les moyens
nécessaires pour l'espacement des naissances et faire barrière aux
grossesses non désirées. Des participants à cette rencontre ont centré
par contre leur intervention sur la liberté de la femme. «Avec les
moyens contraceptifs la femme a le pouvoir d'agir et surtout le pouvoir
de choisir». Enfin, sur un autre angle, tout en abordant les détails,
la représentante du ministère de la Santé, Keddad Nacera, a soulevé le
fait que les Algériennes utilisent beaucoup le moyen contraceptif
(pilule) que les dispositifs intra-utérins, pourtant ce dispositif a
moins d'effets secondaires que la pilule. La conférencière a précisé
que 80% des Algériennes utilisent la pilule.
Le président de l'association de planification familiale, le
docteur Gabouya, parle d'un véritable exploit en matière de
contraception. Le professeur Gabouya a précisé qu'on est passé de 3,2%
de taux d'accroissement démographique en 1986 à 1,9 jusqu'à cette date.
S'il s'agit d'un véritable exploit pour le professeur Gabouya, d'autres
spécialistes en matière de développement de la population se sont
montrés très sceptiques, ils craignent le phénomène du vieillissement
de la population algérienne. Certains estiment que si ces taux
d'accroissement continuent à baisser à ce rythme, la population
connaîtra à coup sûr un vieillissement dans les prochaines années.
le quotidien d'oran